VUES ANCIENNES DU VILLAGE

Publié le par ASSOCIATION DE PECHE DE MONT SAINT REMY

Le Conseil Général, par son Service des Archives Départementales, a mis en ligne les plans cadastraux napoléoniens. Ces plans reprennent les parcelles composant le village et le terroir de la Commune au 19ème siècle. Cliquez sur le lien ci-dessous, puis choisissez le plan que vous souhaitez visionner.

http://archives.cg08.fr/arkotheque/cadastre/fonds_resu_rech.php?choix_commune=Mont-Saint-Remy


La carte dressée par CASSINI : http://cassini.seies.net/consult.htm?carte=79



Ces quelques cartes postales vous montreront le village tel qu'il était autrefois :

                            AVANT L'INCENDIE                                                               VILLAGE INCENDIE LE 9 OCTOBRE 1918

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                       RECONSTRUCTION 1920                                                                                                  RUE DU CIMETIERE
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Reconstruction 1920








                                                                                                                                      

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                                      ANCIEN CAFE752_001-2-.jpg                                                                               MOULIN DE BELOEUVRE
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                    ETANG DU MOULIN DE BELOEUVREM.SaintRémy 18.page1                                                 ETANG DU MOULIN DE BELOEUVRE
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                      BELOEUVRE -  ETANG A TRUITES
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                                          HISTOIRE DU VILLAGE


On peut se demander pourquoi ce nom de "Mont" à un village bâti dans la petite vallée de la Retourne. Comme pour d'autres, il le tire sans doute des élévations voisines, simples ondulations, mais qui, dans ce sol de Champagne, ont des prétentions de montagne. Est-ce l'élévation au sud, qui atteint à peine 115 m, et sur la déclivité de laquelle était l'ancienne église ? Est-ce la colline au nord qui va jusqu'à 130 m ?

Il ne faut pas confondre cette localité avec d'autres du même nom : d'abord, celle qui est citée dans les diplômes d'Otton III (997) et d'Henri II (1023) en faveur de l'église de Mouzon. Il s'agit, d'après M. Goffart, d'une église autrefois existante au nord-est de Pouru (Pouru Saint Remy, canton de Sedan). D'autre part, un autre Mont Saint Rémy faisait, comme le nôtre, partie du doyenné de Bétheniville, et fut détruit pendant la guerre de Cent Ans ; il était sur le terroir de Saint Hilaire le Petit, dans la direction de Bétheniville.

C'est probablement pour éviter cette confusion qu'on trouve notre village désigné, au XIVème siècle, sous le nom de Mont Saint Remy sur Retonne (1330), en latin : Mons Sancti Remigii.
L'Abbé Baudon et Paul Pellot ont publié, dans l'Almanach Matot (Braine) de 1903, une note sur la Vallée de la Retourne ; voir p. 287-292, ce qui concerne Mont Saint Remy : notice succincte, mais basée sur des documents sérieux.

En 1153, un échange a lieu entre le prieur de Novy et l'abbé de Saint Denis ; il s'agit d'un moulin sis à Mont Saint Remy (v. plus loin Arambaut).
A propos de dîmes, nous citerons des actes des comtes de Grandpré de 1178 et 1279. Mais le fonds de la seigneurie appartenait aux comtes de rethel et Jean, comte de Rethel, la comprend en 1245 dans son dénombrement à Thibaud, comte de Champagne. Cependant, des seigneurs particuliers en tiennent une partie dès le XIIIème siècle.
Il existe au Archives Nationales (§ 5037, liasse 95), une pièce d'octobre 1241, malheureusement en très mauvais état qui, d'après une indication manuscrite, est une vente de seigneurie de Mont Saint Remy par Thibault, fils de dame Mathilde de Mont Saint Remy aux Templiers de Reims.

Mais une autre, de décembre 1242, est lisible : "Theobaldus de Monti Sancti Remigii, domicellus", reconnait vendre au Précepteur, et aux membres du Temple de Reims tout le revenu qui lui devaient, à Mont Saint Remy, les habitants dont les noms suivent : "Poncardus, Brodardus, Oudetus, Wericus, H., Froidinus, filius Joahnnis, Hodierna, Adinus filius ejus, Hainardus, Joahnnes, Decanus laicus... Petr(us). Ces revenus étaient tenus par Thibault en fief du Preceptoris et fratrum.

On retrouve un Robert de Mont Saint Remy en 1324. Il possède un four banal et le vivier d'Erambault avec un "bochetel qui est enmy" ; valant le tout 60 sols de revenu. En 1330, il y ajoute un "haubergement qu'il a en ville de Mont Sain Remy ; item, le four bannale qu'il a en ville" de Mont Saint Remy, le tout rapportant 100 sols. Dans le premier aveu, il dit ne pas posséder de sceau et emprunte celui de Jehan de Sons. Mais, en 1330, il est tout fier de mentionner à la fin de l'acte "En tesmongnage de laquelle choze, je, Robers dessus di ay seelleit ces presentes lettres de mon propre seel douquel seul je use".

C'est un sceau rond de 20 mm de cire jaune sur simple queue de parchemin portant trois quintefeuilles et un franc-canton plein avec la légende : "....obert de mon re (Monaco, n°360).
Ces armes ressemblent beaucoup à celles de Husson de Charbogne, seigneur de Marqueny à la même époque : deux quintefeuilles et franc-canton plein.
Mathilde, Thibault, Robert, sont les trois seuls noms qui nous restent de cette famille féodale.

D'autres seigneurs du voisinage eurent des possessions à Mont Saint Remy. Ainsi, en 1322, on a deux aveux, l'un de Jean de Corbon qui relate que "damoiselle Aalis de Tharin de Juvigny tient de lui les terrages de Mont Saint Remy, Brisilicourt et Warnier", valant 55 setiers de blé à la mesure de Machault, moitié seigle et moitié avoine, l'autre de Guyot de Chuffily qui a le quart du ban et justice du village, 20 hommes ou femmes taillables, 120 jours de terre arable, le "vivier de Bontonnel", 40 sols "en la boursse Madame". Le même, en 1324, annonce 26 hommes et femmes taillables qui lui doivent chacun deux oies, en dehors du droit de bourgeoisie de 18 deniers et une pleine mine de froment ; ceux qui ont des chevaux doivent le "charroit" entre les rivières de Marne et de Meuse.

Le détail de ces droits seigneuriaux est détaillé dans un aveu de Sohier d'Enghien (1316), qui possèdait aussi la seigneurie de Machault. Il avait des vinages, la maison de "Ville" (sur Retourne), de "Reton", de "Brecillycourt" ; la taille de ces trois "villes" valait 60 sols. Chaque bourgeois doit 18 deniers et 3 muids de blé, deux poules et 6 sols et 3 setiers de blé pour un cheval ; le double s'il y a plusieurs chevaux. Chaque maison à faîte doit un setier, celles à appentis, une pleine mine ; chaque chef d'hôtel (de maison) un demi quartel d'avoine ; les fours des trois villes sont banaux et les habitants doivent une nuitée de garde à la grande foire de Machault.

En 1384, les religieux d'Hautvillers déclarent qu'ils ont à Mont Saint Remy toute justice, haute, moyenne et basse, une maison avec "ahan", 30 sols de cens, le tout loué pour VIII livres.

A la fin du XIVème, une Person Robinet avait un fief à Mont Saint Remy, qui passa à sa veuve, marson, puis à leur fille, Oderon, mariée à Person de Laignier, de Mars sous Bourcq. Il consistait en une maison, un four et un vivier près du moulin de Belloeuvre (1383). D'après un aveu de 1397, de Person de Laignier, la moitié du moulin rapportait 40 setiers de grain, soit "4 livres au plus haut" et la maison "ne vault en présent que ce qu'elle couste à entretenir". Autre aveu du même en 1405.

Dans la suite, on relève les noms des différents seigneurs partiels : les Mussant (v. Berthelle), Etienne Collart, marié à Marie de Cailly (mort en 1720), Villelongue, seigneur de Condé et Mont Saint Remy au XVIIIème.
D'après un acte de vente retrouvé par Messieurs Baudon et Pellot, la seigneurie passa des Escanevelle aux Ivory ; Jean Cailly l'acheta, le 5 juillet 1660, de Philippe d'Ivory pour 700 livres. Elle comprenait alors les droits suivants : haute, moyenne et basse justice ; droit de bourgeoisie, une poule ; droit de cens, un setier par ménage ; droit de pêche, cens de 11 livres 4 sols sur le moulin de Belloeuvre ; droit de mutation de 5 sols ; droit de 3 à 4 setiers sur le bois de Saint Pierre.

Comme tous les villages de la zone champenoise, celui-ci eut à souffrir de tout temps des guerres. D'après un compte de 1391-1392, Mont Saint Remy ne paie pas de taille parce qu'il n'y a "à présent aucun homme et femme", résultat de la guerre de Cent Ans. En 1474, le prévôt de Bétheniville ne touche rien parce qu'il n'y a plus d'habitants.

Ruines encore en 1572 : plus d'habitants ni d'église.
En 1660, il n'y a plus que trois laboureurs ; pour se libérer de la taille qu'on leur réclame, ils sont obligés d'abandonner à J. Cailly, leur seigneur, une partie des usages de la communauté ; Cailly a déjà payé pour eux 120 livres et il emploiera 30 livres pour réparer l'église et acheter une cloche, "celle qui y estoit ayant esté emportée pendant la guerre". On voit que les "boches" n'ont pas innové en ce point.

L'EGLISE DE MONT SAINT REMY :
L'église était autrfois à 200 m au sud-ouest des dernières maison du village, vers Ville sur Retourne, au milieu du cimetière. Recontruite au XVIème siècle, réparée et refaite 150 ans plus tard, à l'exception du pignon de l'est, elle fut bénite le 24 décembre 1713. C'était plutôt une chapelle qu'une église, secours de Machault, sous l'invocation de Saint Médard (XVIIème) et à la présentation de l'archevêque de Reims. Plus tard, ce furent le grand archidiacre et les "coutres" de Notre Dame de Reims qui eurent le patronage. On se demande pourquoi le patron n'est pas Saint Remy, et d'où le village tire son nom.

Les dîmes étaient partagées par tiers. Un tiers était au curé desservant l'église (qui était celui de Machault et de Cauroy) ; les deux autres tiers étaient partagés en parties égales entre l'archevêque, les religieux de Saint Nicaise et l'Hôtel Dieu de Reims. La fabrique percevait 100 sols de rente sur deux arpents de terre.

La petite église était en fort mauvais état lorsque les habitants résolurent, en 1877, d'en bâtir une autre dans le village même. Une adjudication fut faite sur un devis de 23.500 F et M. Couty, architecte de Sedan, construisit le petit édifice, qui s'élève un peu en retrait de la grande rue. Elle fut inaugurée le 23 décembre 1879. Dans son discours, le doyen de Machault rappelait que l'ancienne chapelle s'élevait sur le "Mont Saint Remy", loin des maisons actuelles ; elle était autrefois au "milieu d'habitations qui ont disparu, dans ces temps malheureux, des villages entiers dont le souvenir et les noms vous sont encore familiers".

MAIRES :
Louis Ponsard : 1792
Varlet : 1795
Pierre Varlet : 1813
Antoine Ponsard : 1816
(pas de maire de 1828 à 1872, Mont Saint Remy étant réuni à Pauvres)
Adolphe Ponsard : 1872
Alfred Bard : 1911
Jules Ponsard : 1920
L. Gérardin : 1935

DEPENDANCES :
Dans cette petite oasis de verdure, que la vallée de la Retourne, comme plus au sud celle de l'Arne, faisait au milieu du plateau désolé et stérile du terrain crétacé, de bonne heure, des populations sont venues chercher un abri ; il semble même que les habitants furent nombreuses jadis. En tout cas, comme nous l'avons souvent constaté, les occupants gaulois ou romains ont pénétré par là, venant de l'ouest en suivant les cours d'eau (v. plus loin Rouston).

En mars 1912, M. Courty montrait à la Société d'Archéologie Champenoise plusieurs objets mérovingiens trouvés dans une grévière auprès du cimetière : coupe en verre, scramasaxe, vases, boucle de ceinture. Déjà, en 1906, le musée de Reims avait acquis des objets de la même époque mis au jour par les travaux du chemin de fer de Juniville - Vouziers.

Il y a eu là un centre permanent d'habitations avec des dépendances, en particulier des moulins, dont presque tous ont disparu.

Ci-dessous l'énumération de ces moulins :

Arambault : Hugues de Rethel donna aux religieux de Novy le moulin d'Arambault. Comme il en est question dans une charte de 1111, il ne peut s'agir que de Hugues 1er, mort vers 1118, le fondateur du prieuré de Novy en 1097. En 1153, Ernaud, alors prieur, échangea ce moulin contre ce que l'abbaye de Saint-Denis possédait à Saulces-aux-Bois. Il était alors loué à Dame Macele contre un trecens de un muid de grain. Le moulin disparut, mais il resta le vivier qui, sous le nom d'Erambault ou d'Herembau, est cité dans les aveux de Robert de Saint-Remy en 1324 et 1330. Puis le nom disparait.

Beloeuvre : Moulin sur la retourne, en amont et à 400 m du village. Déjà signalé dans une charte de 1383, Belleoevre. c'est le seul subsistant de ceux que nous énumérons. Il appartenait à l'Hôtel Dieu de Reims.

Berthelle: Sur la section A du cadastre, qui du reste porte le nom de Bertel, on a conservé les lieuxdits : Maison de Bertel, au nord du chemin de Saint Lambert, près du terroir de Ville sur Retourne ; le Mont de Bertel, plus à l'est ; le Chemin, le Hôle, la Fontaine de Bertel ; le Petit Bertel.
Mais on peut se demander si ce vocable n'est pas d'origine relativement récente, et n'a pas succédé à un autre, que l'on trouve aux XIIIème et XIVème siècles.
Le Cartulaire de Rethel donne, en 1274, la forme Bertelicourt, qui a Bertel comme racine ; puis on écrit Brecilycourt -1316), Breselicourt (1296), Brisilicourt (1322), Bressilicourt jusqu'au XVIème siècle.
Avec Ville (sur Retourne) et Routon, cette localité constitue, en 1316, un fief appartenant à Sohier d'Enghien ; ce sont des villes, c'est à dire des villages habités, dont les occupants ont le titre de bourgeois (v. ci-dessous) ; chacune d'elles à un four banal.
En 1530, il y a encore cinq paroissiens à Bressilicourt. Ce nom disparait et est remplacé par celui de Bertelle peu de temps après. C'est un manoir champêtre appartenant aux Escanevelle, que Nicole Laubertréon, veuve de Rasse d'Escanevelle, apporte en 1649 à son mari Charles de Mussant, qui se dit "sieur de Bertelle". Il meurt en 1692, laissant une fille, Jeanne-Claude (ou Claude-Françoise), qui épouse Pierre de Cugnon, seigneur de Sausseuil et de Berthelle. Elle meurt en 1703. Son fils épouse Françoise de Momby, d'où Charlotte Nicole de Cugnon.
La ferme de Berthelle est encore indiquée par Cassini ; elle était sur la rive droite de la Retourne, non loin du moulin d'Hemery , sur les confins des terroirs de Mont Saint Rémy et de Ville (sur Retourne). Elle était louée 225 livres en 1759.

Hemery : Sohier d'Enghien, énumérant en 1316 les quatre viviers qu'il possède sur la Retourne, écrit : "le petit vivier desous Dericourt (Dricourt), Hammery, Flohier (inconnu) et le vivier de Ville". Le moulin de ce nom, à 900 m en aval de Mont Saint Remy, était en ruines en 1910 et n'était plus habité.

Juvillon : Encore un moulin qu'il est difficile de situer, car il n'a pas laissé de traces dans la toponymie actuelle. Hugues, comte de rethel, assignant la dot de sa soeur Marie d'Enghien en 1724, se réserve le siège du moulin et du vivier qui "sient en Juvillon, qui partent (appartiennent) a Jehennot de Turteron, entre Treicourt (Dricourt) et Mont Saint Remy". Il était donc sur la Retourne, à l'est, vers le ban de Dricourt : dans l'aveu de Catherine de Tourteron (1262), il est parlé de "Givel". Je ne crois pas que ce soit Juvillon (il y a des terres, des prés et des vignes).

Moulin à vent : Au sud est du village, et à peu de distance ; n'a disparu qu'après le milieu du XIXème siècle.

Routon : Citons d'abord quelques textes concernant ce village disparu.
1262. Catherine de Tourteron, fille de Jean, possède le moulin de Ronteniau que Guillardt de Pauvres tient d'elle : "apud Ronteniau ad molendinum".
1274. Routon est cité avec Bertelicourt, Ville (sur Retourne), etc..., parmi les biens constituant la dot de Marie d'Enghien.
1312. Guy de Sorbon ou de Charbogne, seigneur de Tourteron, donne à Saint-Denis six setiers de grain sur le moulin de "Routon de les Pauvre".
1316. Reton, avec Brecillycourt et Ville, appartiennent à Sohier d'Enghien, et son dénombrement prouve qu'il s'agissait d'un véritable village, avec four, hôtels (maisons), bourgeois etc... Il y a de plus un cens sur le moulin de Ronton.
1322. Guyot de Chuffilly possède le vivier de Bontonnel ; le nom est plus correctement Rontonnel dans son aveu de 1324.
1357. Le moulin de Routon appartient à Jehan du Paquis, avec ses appartenances, en particulier une terre au lieudit "Au Herys" (cf Hemery).
Le pouillé de 1346 évalue le revenu de Mont Saint Remy et Routon à XIII livres. le terrier de Rethel, du XIVème, écrit Routon. Le fonds de Saint Remi (archives de Reims, liasse 139) nous fournit une sentence arbitrale de juin 1296 entre le couvent de Saint Remi et la cure de Pauvre (aujourd'hui Pauvres), d'une part, l'archidiacre de Reims, Saint Nicaise, l'Hôpital, et Arnulphus, curé de Mont Saint Remy, d'autre part : quand les paroissiens de Pauvre cultiveront sur les terroirs de Monte Sancti Remigii, de Rotonno et de Breselicurte, moitié des fruits desdites terres appartiendra aux religieux de Saint Remy et au curé de Pauvre, et vice- versa. Cette pièce est importante, elle prouve que Routon n'était pas considéré comme du terroir de Pauvre, mais de celui de Mont Saint Remy.
Encore une preuve, dans les archives de l'archevêché, la liasse 32, dit sous la rubrique Dîmes de Mont Saint Remy : Routhon et Berthel. L'ensemble de ces dîmes est affermé 130 livres en 1765.
Cependant, section B du cadastre de Pauvres, on voit le lieudit "Rond-Ton" (orthographe moderne) entre la voie romaine et le terroir de Mont Saint Remy, c'est-à-dire tout à faut au sud ouest de celui de Pauvres, près du Mont d'Emerie, et l'acte de 1357, cité plus haut, est indiqué dans l'inventaire de Saint Denis : Renton près de Pauvre.
Une note des archives de l'archevêché (G 163), va éclaircir la question : le terroir de Routon, y est-il dit, confine à ceux de Ville sur Retourne, Pauvre, Bertel, Mont Saint Remy et Warigny. Si l'on prend une carte de la région, on voit que ce terroir devait être très étendu avec son centre près de la Retourne, à peu près au confluent du ruisseau de Saint Lambert.
Il y a eu là, certainement, un très vieux centre d'habitations, qui a dû tirer son nom du cours d'eau sur lequel il était bâti : le nom est primitivement en latin "Rotonnum" ou "Rontinium" ; en français, Reton (1316), puis Renton, et plus tard Routon ou Ronton.
Or la retourne s'appelle anciennement Rotonna, Retona (1241), Retone et Retourne ; il y a aussi Retunda, mais l'adjonction d'un "r" est relativement récente.
Donc, une rivière, Rotonna ou Retone ; un village Rotonnum ou Reton : c'est plus qu'une ressemblance. Donc, ce village a pris son nom de la rivière, comme Ide, Authe, Arne, etc.
Probablement occupé dès l'époque marnienne, son territoire fut traversé au nord par la voie romaine de Reims à Trèves. Nous avons la preuve que des habitations y furent construites à l'époque romaine. Avant la guerre, on conservait au musée archéologique de Reims, un grand tableau peint avec le titre "Antiquités", au bas "Tableaux historique et archéologique" et la mention "Dessiné par moi, Jean-Bte Martin, 1835". Il représentait différents antiquités : un petit bronze paraissant représenter le Dieu au marteau ; un singe ou cynocéphale revêtu d'un manteau à capuchon ; l'avant bras en marbre blanc d'une statue tenant une coupe ; deux vases à anse ; deux coupes simples ; huit grains de collier bleus ; des pièces romaines et l'époque des Antonin.
Une note, en partie effacée, au bas du tableau, indique que ces objets ont été trouvés au lieudit "Ronton", à 40 pieds au midi d'un caveau très antique sur le territoire de Ville sur Retourne. Les fondations en étaient très solides, en moellons et en cailloux cimentés, le caveau avait douze pieds carrés et neuf à dix de hauteur. C'est là qu'on été trouvé les objets représentés sur le tableau. L'inventeur ajoute dans son style villageois "Nous ont trouvé quantité de ferment tel que chaîne, sonail et clous... quinze (monnaies) en bronze de l'empereur Antonin de moyen modèle... (une autre) d'une impératrice romaine..." Jusqu'ici cette trouvaille était restée inédite (Ed. Duvivier, F., p. 75-78, à la date 1830).

Autres lieuxdits :
- section A : La Fontaine de Bertel, La Motelle Huart
- section B : La Mutte (à l'est du village)
- section C : L'Homme Mort



COMMUNE DE MONT SAINT REMY ET PAUVRES

De 1828 à 1870, Pauvres et Mont Saint Remy ne formèrent qu'une seule et même commune. Ecarts de la commune : Le Moulin de Beloeuvre, Le Moulin d'Emery, La Butte où la tradition place un tumulus romain : en cet endroit, d'ailleurs, furent trouvées des poteries et des urnes d'origine gallo-romaine.




                                             LE MONT VERDURE

Comme sur toute l'étendue de la Champagne Pouilleuse, des plantations de pins sont venues apporter un peu de verdure sur le terroir de Mont Saint Remy. Les unes sont au sud ouest ; les autres au nord, sur la hauteur qui confine au ban de Pauvres et qui atteint 140 m. C'est dans ce massif de conifères qu'a été établi un préventorium pour enfants : on lui a donné le nom de Mont Verdure. Ouvert en août 1919, il comprenait alors 13 baraquements et renfermait 100 fillettes de 7 à 13 ans. Les services sont prévus pour 200 filles et 200 garçons. A cessé de fonctionner en 1926. Les bâtiments et le matériel ont été vendus en février pour 32.050 F.

Définition du préventorium :

Un préventorium était une institution pour des patients infectés par la tuberculose mais qui n'avaient pas encore la forme active de la maladie. Ils étaient nombreux au début du XXe siècle. Ils étaient conçus pour isoler ces patients aussi bien des individus non-infectés que des patients présentant des symptômes visibles.

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Hallo!<br /> I linked Your blog in my blog :). <br /> Greetings from Poland, <br /> Pawel Szablewski
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